Environnement mystérieux, complexe et dont il faut comprendre les rouages, les “business angels” (BA) ne sont pas une secte. Ils sont la représentation d’une société qui a du mal avec l’entrepreneuriat, laissant les idées sans argent. Sous la houlette d’anciens entrepreneurs, ayant tantôt réussi ou échoué, ou de cadres fortunés, en exercice ou retraités, la “profession du financement du risque” s’est organisée, en copiant tant bien que mal, la dynamique de la Silicon Valley, dont l’efficacité et l’essor ne sont plus à prouver.
Mais il ne suffit pas de vouloir, copier ou envier pour réussir. Et si « entreprendre c’est déjà réussir quelque part », la mécanique en place peine à produire les effets escomptés. Anges ou démons, reste à savoir pourquoi et comment se tisse le réseau tant estimé et plutôt fermé des BA. Et reste selon moi aussi beaucoup de ménage et d’ordre à retrouver pour regagner la quintessence de l’espoir. L’espoir de changer le monde et de créer, innover, en toute sérénité.
Revenons sur les objectifs principaux des BA tels qu’ils auraient été annoncés, à leur création :
On voit bien ici le creuset de compétences multi-disciplines nécessaire et toute la chance de pouvoir, pour un entrepreneur, chercheur, étudiant… compléter ses propres talents en se faisant épauler. Mais ça c’était avant…Ce que je veux dire c’est que pour fonctionner correctement, il faut avoir des objectifs d’aide aux entrepreneurs réels, et non pas en vue une simple opération fiscale ou financière. La finance doit servir avant tout à investir dans des appareils de production (machines, locaux, concepts, brevets, hommes…) et non pas comme un appât du rendement. Les aménagements fiscaux opérés en France, s’ils sont un moyen intéressant (étaient ?), ne doivent pas devenir l’objectif principal… Et nous assistons malheureusement à une désorganisation rangée pour transformer l’objet initial en une communauté sans « goût » qui manipule les dossiers, équipes et projets indifféremment… dès lors qu’il existe une bottom line claire et rassurante, voire un « entrepreneur star » derrière. Les projets, des choses ? Où est la flamme d’entreprendre et surtout, de prendre des risques ? Le risque c’est la passion, et surtout c’est logiquement rémunéré à hauteur… pas toujours des anticipations mais, qu’est-il de plus beau de voir pousser une entreprise, sortir des produits, grandir des équipes, qui produiront des emplois et alimenteront l’économie…
Pour revenir à mon titre, oui le système est malade car :
La faute à La confiance. Force est de constater qu’elle a pris du plomb dans l’aile. Relevons que c’est la confiance dans nos créations qui fera relever le défi Français et évitera de vendre nos startups à des groupes étrangers (là où les groupes Français rachètent des startups étrangères !). Cela permettra d’élever un tissu de PME intermédiaires qui manque tant en France. Sur 1.500 projets financés chaque année par les BA, seuls 3 à 400 font l’objet d’un autre tour de table leur permettant de grandir. Les autres ? Perdus dans l’écosystème défaillant. Pas de coordination entre les acteurs de toute forme (écoles, incubateurs, BA, fonds, banques, croissance externe).
Un brin de malice, de la ténacité et de la passion suffisent pourtant outre Atlantique à convaincre rapidement pour des phases d’amorçage… Rien ne remplace la passion et l’envie ; lorsque des entrepreneurs s’exposent et se lancent, il faut y croire, les accompagner et savoir ne pas être trop exigeant au départ. Après tout les mises ne sont pas très élevées.
Alors, ange ou démon, à vous de choisir de quel côté vous serez, la prochaine fois…
Fév 01
Cet article a été posté le vendredi, 1 février, 2013 à 22 h 21 min et est classé dans Economie. Vous pouvez suivre les réponses à cet article via le Flux RSS 2.0. Les commentaires et les Rétrolients sont clos pour le moment.
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